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Même si nos cours d’histoire sont lointains, le mot Réforme a laissé sa trace sanglante dans notre imaginaire collectif : les débuts du protestantisme, l’intolérance, les massacres religieux. Dans notre inconscient c’est un mot condamné à l’échec. La reprise du terme dans les multiples tentatives, au cours des 30 dernières années, de repousser l’âge de la retraite a mis en péril leurs chances d’aboutir.

Tous les 4 ans en moyenne, depuis 30 ans, on relance la fameuse "réforme" des retraites.

Et chaque fois c’est la même chose, levée de boucliers, violences, manifestations, grèves, allers-retours …

Le seul fait d’utiliser le terme Réforme pose problème.

Dans notre inconscient ce terme est connoté négativement : ce qu’on appelle "La Réforme " n’a jamais abouti. Le processus a duré pendant des siècles, déchainant les passions, les trahisons, la violence, les massacres et l’horreur.

Imaginairement une réforme est donc un processus qui sera long, lourd, laborieux, qui peut ne pas aboutir, qui peut trainer, s’enliser…

La réforme nous semble s’opposer à l’habitude, à la simplicité, à la nature.

C’est un terme qui peut sembler pompeux, technocratique, que l’on n’utilise jamais dans le vocabulaire courant.

Dans la vie courante, on parlera de changement, d’adaptation, pas de réforme.

On ne peut espérer générer l’adhésion, la confiance sur cette base.

Le nom d’une "chose" n’est pas un détail. Le mot et la chose fusionnent dans notre esprit. C’est le mot qui désigne et résume la chose, qui lui donne son esprit.

D’emblée par le nom, l’esprit peut nous sembler juste ou injuste, prometteur de succès ou voué à l’échec.

En 2007, au début de son septennat, Nicolas Sarkozy avait annoncé 2 lois à venir : celle du service minimum pour les transports en commun, et la réforme des régimes spéciaux.

Alors que la 1ère loi fut votée, la seconde s’est enlisée, examinons leurs noms.

Service minimum : sur la base du nom, c’est légitime. Même en temps de grève, le gouvernement est en droit de réclamer un service minimum, justement parce qu’il n’est que minimum.

Réforme des régimes spéciaux : double peine. Immédiatement on se dit que ça va être très très compliqué. Régimes et Spéciaux sont des termes du jargon administratif, hermétiques au commun des mortels…

Prenons un autre exemple : Le mariage pour tous

C’est également une loi qui a déchainé les passions mais elle porte un bon nom : accessible à tous, mettant en scène une chose simple et heureuse : le mariage, pourquoi le refuserait-on à une partie de la population ? Spontanément on adhère à ce nom. La loi sera votée.

En conclusion

Hommes politiques, élus, apprenez à bien choisir vos noms. Uniquement sur la base du nom de la chose que vous chercherez à promouvoir, ce sera pour une large part gagné ou perdu

Breton disait : "Un mot et tout est perdu, un mot et tout est sauvé"

Les Romains disaient : Nomen est omen qui signifie Le nom est le destin.

Cela peut sembler caricatural, excessif mais mieux prévenir que guérir car dans les exemples cités vous aurez pu constater qu’effectivement le choix du nom a été prédictif.

Corinne Bessis

Corinne Bessis Dirigeante de Bessis, agence créatrice des noms Navigo, Zoé, Arkea…

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